Les conséquences des fausses déclarations sur l’assurance de votre prêt immobilier
Une fausse déclaration lors de la souscription d’une assurance pour prêt immobilier expose à des risques financiers majeurs. Selon la Fédération Française de l’Assurance, près de 12% des refus d’indemnisation en 2024 sont liés à des déclarations incomplètes ou inexactes. Mais savez-vous précisément quelles conséquences vous risquez en cas de découverte tardive par votre assureur ?
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Qu’est-ce qui constitue une fausse déclaration en assurance emprunteur ?
Une fausse déclaration en assurance emprunteur se définit selon l’article L113-2 du Code des assurances comme toute information inexacte ou incomplète fournie lors de la souscription. Cette notion englobe trois situations distinctes que les assureurs scrutent attentivement.
Les omissions volontaires constituent le premier type de fausse déclaration. Il s’agit de taire délibérément une information médicale importante, comme un antécédent cardiaque ou un traitement en cours. L’assureur peut prouver l’intention de dissimuler en analysant la cohérence des réponses.
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Les mensonges par action représentent la deuxième catégorie. Déclarer être non-fumeur alors qu’on consomme régulièrement du tabac, ou indiquer une profession différente de la réalité pour obtenir un tarif plus avantageux constituent des exemples caractéristiques de cette pratique.
Le Code des assurances distingue clairement l’erreur involontaire de la fausse déclaration intentionnelle. Une confusion de dates ou l’oubli sincère d’un traitement mineur peut être pardonnée, contrairement à la dissimulation délibérée d’une pathologie chronique qui compromet l’équilibre du contrat.
Les sanctions encourues : de la nullité du contrat aux poursuites pénales
Les conséquences d’une fausse déclaration en assurance prêt immobilier peuvent s’avérer dramatiques pour l’emprunteur. L’arsenal juridique français prévoit plusieurs niveaux de sanctions, depuis les mesures contractuelles jusqu’aux poursuites pénales.
La sanction la plus courante reste la nullité du contrat d’assurance, prévue par l’article L113-8 du Code des assurances. Cette nullité entraîne automatiquement le refus d’indemnisation et l’obligation pour l’assuré de rembourser les primes déjà versées. L’assureur dispose d’un délai de deux ans à compter de la découverte pour invoquer cette nullité.
Sur le plan pénal, une fausse déclaration intentionnelle peut constituer une escroquerie selon l’article 313-1 du Code pénal. Cette infraction expose l’emprunteur à cinq ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende. La prescription de l’action publique court pendant six ans à partir de la commission des faits.
Ces sanctions s’appliquent uniquement en cas de réticence dolosive, c’est-à-dire lorsque l’assuré a volontairement dissimulé des informations importantes. Une simple erreur ou omission involontaire ne déclenche généralement pas ces poursuites.
Comment l’assureur détecte-t-il ces irrégularités ?
Les compagnies d’assurance disposent de moyens d’investigation sophistiqués pour détecter les fausses déclarations. Cette détection peut intervenir à différents moments : lors de la souscription, pendant la vie du contrat ou au moment d’un sinistre.
Le médecin-conseil de l’assureur joue un rôle central dans ce processus. Il analyse minutieusement les questionnaires de santé et peut demander des examens complémentaires s’il décèle des incohérences. Les assureurs croisent également les informations avec leurs bases de données internes et celles du secteur.
Voici les principales étapes de vérification :
- Contrôle de cohérence des déclarations lors de la souscription
- Vérifications médicales approfondies si nécessaire
- Recoupements avec l’historique médical en cas de sinistre
- Enquête auprès du médecin traitant ou des spécialistes consultés
- Consultation des dossiers hospitaliers et analyses médicales antérieures
Cette investigation systématique rend la dissimulation très risquée. Les assureurs n’hésitent pas à mobiliser leurs experts pour protéger leurs intérêts financiers.
Prévenir ces risques : la transparence comme stratégie gagnante
La sincérité totale lors de la souscription reste votre meilleure protection. Déclarez chaque problème de santé, même ancien ou apparemment mineur. Cette approche transparente vous évite les désagréments juridiques et financiers liés aux fausses déclarations.
Si vous découvrez une erreur dans votre déclaration après signature, contactez immédiatement votre assureur. La loi vous permet de corriger ces inexactitudes dans un délai raisonnable, à condition d’agir de bonne foi. Cette démarche proactive démontre votre volonté de respecter vos obligations contractuelles.
Pour les profils présentant des risques aggravés, plusieurs solutions existent. La convention AERAS facilite l’accès à l’assurance pour les personnes ayant des antécédents médicaux. Certains assureurs spécialisés proposent également des garanties adaptées, parfois avec des surprimes acceptables.
L’accompagnement d’un courtier spécialisé s’avère particulièrement précieux dans ces situations complexes. Il connaît les pratiques de chaque assureur et peut vous orienter vers les solutions les plus adaptées à votre profil, tout en vous conseillant sur la meilleure stratégie déclarative.
Que faire en cas d’erreur ou d’oubli dans votre déclaration ?
Découvrir une erreur dans votre questionnaire d’assurance emprunteur ne signifie pas forcément la nullité de votre contrat. Le Code des assurances prévoit des solutions pour les assurés de bonne foi qui agissent rapidement pour rectifier leur situation.
La procédure de rectification volontaire constitue votre meilleure défense. Contactez immédiatement votre assureur par courrier recommandé en expliquant la nature de l’erreur et en fournissant tous les justificatifs médicaux ou administratifs pertinents. Cette démarche proactive démontre votre bonne foi et limite considérablement les risques de sanctions.
La jurisprudence récente protège les assurés qui commettent des erreurs sans intention de tromper. Les tribunaux distinguent clairement l’oubli involontaire de la dissimulation intentionnelle. Votre assureur peut réviser les conditions du contrat mais ne peut pas systématiquement l’annuler si vous démontrez votre transparence.
Constituez un dossier complet incluant tous vos antécédents médicaux, les dates précises des événements et les témoignages de professionnels de santé. L’accompagnement d’un conseil juridique spécialisé s’avère souvent déterminant pour défendre efficacement vos droits face aux compagnies d’assurance.
Vos questions sur les fausses déclarations en assurance emprunteur

Que se passe-t-il si je mens sur mon questionnaire d’assurance prêt immobilier ?
L’assureur peut annuler votre contrat rétroactivement selon l’article L113-8 du Code des assurances. Vous perdez alors toute couverture et devez rembourser les indemnités perçues, plus des dommages-intérêts.
Puis-je corriger une erreur dans ma déclaration d’assurance emprunteur après signature ?
Oui, contactez immédiatement votre assureur pour déclarer spontanément l’erreur. Cette démarche proactive évite les sanctions et permet souvent un simple ajustement de cotisation selon la loi Lemoine.
Quels sont les risques si l’assureur découvre une fausse déclaration lors d’un sinistre ?
L’assureur peut refuser l’indemnisation totalement, résilier le contrat et exiger le remboursement des prestations déjà versées. Des poursuites judiciaires pour escroquerie restent possibles dans les cas graves.
Est-ce que l’assurance peut refuser de me rembourser si j’ai oublié de déclarer un problème de santé ?
Si l’oubli est non intentionnel et sans lien avec le sinistre, l’assureur applique généralement une réduction proportionnelle. En cas de mauvaise foi avérée, le refus total reste possible.
Combien coûte une amende pour fausse déclaration en assurance prêt immobilier ?
L’amende pénale peut atteindre 375 000 euros et 5 ans d’emprisonnement pour escroquerie. S’ajoutent les dommages-intérêts civils, le remboursement des indemnités et les frais de procédure.
Comment un expert peut-il m’accompagner en cas de problème avec ma déclaration ?
Un courtier spécialisé analyse votre dossier, négocie avec l’assureur et vous défend en cas de litige. Il sécurise vos déclarations dès la souscription pour éviter les complications futures.











